Accueil Sport L’équipe nationale cherche sélectionneur : Le sélectionneur et après ?

L’équipe nationale cherche sélectionneur : Le sélectionneur et après ?

Plus que le nom du futur sélectionneur, c’est le contexte et l’entourage, avec aussi la qualité des joueurs présents, qui vont l’aider à réussir ou non.

La Presse— Il est quand même curieux de constater que tout le monde est braqué sur la désignation d’un sélectionneur. Les noms fusent de partout et on retrouve dans cette «liste élargie» des noms tout ce qu’il y a de respectable.

Pour appuyer ces choix, on se fait un plaisir de rappeler le palmarès de ces honorables techniciens. Ces palmarès informent, mais ne prouvent rien. Il est de ce fait inutile d’en citer pour ne pas risquer d’en  oublier. La meilleure des preuves se situe au niveau des sollicitations qui parviennent d’un peu partout à ces hommes qui ont réussi à s’imposer, faisant preuve d’un professionnalisme qui les honore et honore leur pays formateur.

Mais dans cette fièvre  qui s’est emparée  de tous, on a quand même oublié un élément de première importance. Il conditionne la réussite du futur sélectionneur.

L’exemple de l’équipe de 1978

En effet, prenez une équipe où la qualité des joueurs est respectable. Cela a été le cas en 1978, où nous avons réussi à réunir une génération de grands joueurs. Ce n’était pas un hasard puisque presque tous ces éléments ont été formés dans les écoles de sport tunisiennes. Il leur fallait un homme capable d’en faire une équipe. Et Chetali était là. Ancien grand joueur, pédagogue formé à bonne école, nanti  d’une très bonne faculté dans l’analyse et la lecture du jeu, rompu aux difficultés que pose la vie en groupe, il a instauré une discipline de comportement qui a acquis l’adhésion des éléments retenus. Et nous connaissons la suite. Rembobinons le film des événements et mettons ce technicien, que nous aimons tous, au milieu d’un groupe dont bon nombre de joueurs ont un comportement qui laisse à désirer. Les uns ne reproduisent jamais les  brillantes performances étalées au service  de  leurs clubs. Mais ils sont là. D’autres, en fin de carrière, calculent et imposent les voisins et les copains. D’autres encore sont ulcérés par leur propre personne et courent derrière une notoriété qui leur échappe, parce qu’ils veulent brûler les étapes.

Quelle pourrait être l’attitude, le comportement et surtout la marge de réussite d’un technicien dans un milieu aussi disparate pour ne pas dire infect ?

Pour expliquer les piètres dernières prestations de l’équipe nationale, on a avoué que, faute de primes ( sachant que la FTF est en crise, en faillite, sous tutelle), certains joueurs ont répondu à l’appel pour préserver les relations et éviter d’éventuelles sanctions prévues par les règlements en vigueur.

Ne soulevons pas le cas du travail de coulisses auxquels se livrent les agents de joueurs et d’entraîneurs que l’on veut relancer. Même au prix du prestige d’un pays qui se respecte, mais qui a été victime …. de ses propres enfants et des magouilleurs de tout bord.

Dans ces conditions comment faire la part des choses?

Le minimum pour réussir

Certes, il nous faut un technicien pour prendre en charge l’équipe et préparer les rencontres les plus urgentes.

Mais qu’en est-il des joueurs? Aurons-nous affaire, de nouveau, à ces éléments qui pensent beaucoup plus à leur petite personne qu’à l’intérêt national ?

Tout est possible, tant que la fédération est encore dans des conditions difficiles. Le ministère des Sports est là pour prêter main-forte, mais il y a des limites. A moins de recruter un technicien qui possède une baguette magique, capable d’interpréter les signes d’une boule de cristal, rien n’est possible. Tout  demeurera en l’état, jusqu’à ce que les mentalités changent et que l’on comprenne que la qualité, l’expérience, le prestige, le savoir-faire du technicien comptent énormément, mais cet homme, que l’on choisira, ne devrait en aucun cas être poussé dans la fosse aux lions, sans lui assurer le minimum de garantie pour qu’il réussisse.

Feu André Nagy disait que les joueurs «font» l’entraîneur. Donnez, au meilleur de la place, des mauvais joueurs, il ne pourra rien en tirer que des époussettes.

Le sport, heureusement, n’est pas (encore) une science exacte, mais c’est une activité qui éduque, forme, fortifie le corps et l’esprit.

A notre sens, la désignation d’un véritable directeur technique à forte personnalité est plus urgente..

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